Ilrestera de toi (Simone Veil) Il restera de toi ce que tu as donné. Au lieu de le garder dans des coffres rouillés. Il restera de toi de ton jardin secret, Une fleur oubliée qui ne s’est pas
La mort n'est rien. Je suis seulement passée dans la pièce à côté. Je suis moi, tu es toi. Ce que nous étions l'un pour l'autre, nous le sommes toujours. Donnes moi le nom que tu m'as toujours donné, Parles moi comme tu l'as toujours fait, n'emploies pas un ton différent ne prends pas un air solennel ou triste. Continue à rire de ce qui nous faisait rire ensemble. Prie, souris, penses à moi, prie pour moi. Que mon nom soit prononcé à la maison comme il l'a toujours été, sans emphase d'aucune sorte, sans une trace d'ombre. La vie signifie ce qu'elle a toujours signifié. Elle est ce qui a toujours été. Le fil n'est pas coupé. Pourquoi serais hors de ta pensée parce que je suis hors de ta vie? Je t'attends. Je ne suis pas loin, juste de l'autre côté du chemin. Tu vois, tout es bien...
Lamort n'est rien de Charles Péguy La mort n'est rien Je suis simplement passé dans la pièce à côté. Je suis moi. Tu es toi. Ce que nous étions l'un pour l'autre, nous le sommes toujours. Discours, hommages et livre voici cinq textes qui permettent de mieux comprendre l’engagement de Simone Veil et de retracer sa vie de rescapée d'Auschwitz, ministre de la Santé à l'origine de la loi sur l'IVG, présidente du Parlement européen, membre du Conseil constitutionnel, immortelle à l'Académie française... La vie de Simone Veil est extraordinaire. Son parcours, l'un des plus exceptionnels du XXe siècle. La Française, morte vendredi à 89 ans, laisse des discours marquants. Le JDD a compilé cinq textes qui retracent ses engagements et ses combats, dont trois qu'elle a elle-même prononcés, ainsi que celui de Jean d'Ormesson lors de son entrée à l'Académie et les écrits de son époux. Cinq textes qui résument Simone l’adresse aux députés pour la loi sur l’IVGLe 26 novembre 1974, Simone Veil s’adresse aux députés un ­cénacle presque exclusivement masculin, auquel elle expose les motifs de sa loi encadrant la dépénalisation de l’avortement.Sipa"Pour quelques-uns, les choses sont simples il existe une loi ­répressive, il n’y a qu’à l’appliquer. D’autres se demandent pourquoi le Parlement devrait trancher maintenant ces problèmes nul n’ignore que depuis l’origine, et particulièrement depuis le début du siècle, la loi a toujours été rigoureuse, mais qu’elle n’a été que peu appliquée. […]Pourquoi donc ne pas continuer à fermer les yeux? Parce que la ­situation actuelle est mauvaise. Je dirais même qu’elle est déplorable et est mauvaise parce que la loi est ouvertement bafouée, pire même, ridiculisée. Lorsque l’écart entre les infractions commises et celles qui sont poursuivies est tel qu’il n’y a plus à proprement parler de répression, c’est le respect des citoyens pour la loi et donc l’autorité de l’État qui sont mis en les médecins, dans leurs cabinets, enfreignent la loi et le font connaître publiquement, lorsque les parquets, avant de poursuivre, sont invités à en référer dans chaque cas au ministère de la Justice, lorsque des services sociaux d’organismes publics fournissent à des femmes en détresse les renseignements susceptibles de faciliter une interruption de grossesse, lorsque, aux mêmes fins, sont organisés ouvertement et même par charter des voyages à l’étranger, alors je dis que nous sommes dans une situation de désordre et d’anarchie qui ne peut plus me direz-vous, pourquoi avoir laissé la situation se dégrader ainsi et pourquoi la tolérer? Pourquoi ne pas faire respecter la loi?Parce que si des médecins, si des personnels sociaux, si même un certain nombre de citoyens participent à ces actions illégales, c’est bien qu’ils s’y sentent contraints ; en opposition parfois avec leurs convictions personnelles, ils se trouvent confrontés à des situations de fait qu’ils ne peuvent ­méconnaître. Parce qu’en face d’une femme décidée à interrompre sa grossesse, ils savent qu’en refusant leur conseil et leur soutien ils la rejettent dans la solitude et l’angoisse d’un acte perpétré dans les pires conditions, qui risque de la laisser mutilée à jamais. Ils savent que la même femme, si elle a de l’argent, si elle sait s’informer, se rendra dans un pays voisin ou même en France dans certaines cliniques et pourra, sans encourir aucun risque ni ­aucune pénalité, mettre fin à sa grossesse. Et ces femmes, ce ne sont pas nécessairement les plus immorales ou les plus ­inconscientes. Elles sont chaque année. Ce sont celles que nous côtoyons chaque jour et dont nous ignorons la plupart du temps la détresse et les à ce désordre qu’il faut mettre fin. C’est cette injustice qu’il convient de faire cesser."Lire aussi VIDEOS. Simone Veil racontée en six discours2004 Simone Veil s’exprime à Berlin sur AuschwitzLe 27 janvier 2004, jour anniversaire de la libération du camp d’Auschwitz, Simone Veil prend la parole devant les députés du Bundestag, à Berlin.Sipa"Le 27 janvier 1945, quand les premiers soldats soviétiques ­entrèrent dans le camp ­d’Auschwitz, ils n’y trouvèrent, incrédules et terrifiés, que quelques milliers de malades et de mourants qui avaient, par miracle, échappé aux nazis. Quelques jours auparavant les dizaines de milliers de détenus d’Auschwitz encore ­vivants que nous étions avaient été contraints, entraînés de force et sous la menace, de se rassembler et de prendre la route dans cette “marche de la mort”.Contrairement à la libération de Paris […], la libération des camps n’eut rien de festif. Pour les armées et les peuples en guerre, ce ne fut, sur le moment, pas même un camp libéré, cela voulait dire que les chambres à gaz ne tournaient plus, que les trains n’arrivaient plus, que les ordres implacables s’étaient enfin tus. La machine infernale s’arrêtait, elle qui avait tourné à plein régime les derniers mois, avec une cadence implacable ; d’autant plus implacable que les nazis, sentant tourner le vent de la guerre, voulaient parachever leur grande œuvre d’anéantissement du peuple juif avant que la défaite de leur armée ne les en empêche. Le camp cessait donc de fonctionner. Pour les milliers de déportés encore en vie, le risque vital paraissait avons eu alors l’espoir, compte tenu de l’avancée rapide de l’Armée rouge, d’être très vite libérés, à moins que les SS n’aient le temps de nous exterminer fait, après avoir marché pendant plusieurs jours dans le froid et la neige, emmenés dans des ­wagons à ciel ouvert vers des camps à l’ouest – Dora, ­Mauthausen, ­Buchenwald, ­Bergen-Belsen –, nombreux furent ceux qui moururent, en chemin, d’épuisement ou sous les dernières balles des SS. Notre cauchemar était loin d’être terminé, il nous fallut attendre encore plusieurs mois pour être libérés. Entre-temps, l’épuisement, la faim et le typhus, les exécutions sommaires ont tué un grand nombre de ceux qui avaient miraculeusement survécu me souviens de l’arrivée des soldats anglais à Bergen-Belsen, c’est à peine si nous avons pu nous en réjouir. La libération venait trop tard, nous avions le sentiment d’avoir perdu toute humanité et toute envie de les rares rescapés, nous n’avions plus de famille, plus de parents, plus de foyer. Seuls, nous l’étions, d’autant plus que ce que nous avions vécu, personne ne voulait le savoir. Ce que nous avions vu, personne ne voulait l’entendre. Ce que nous avions à raconter, personne ne voulait en partager le fardeau. Nous ne devions pas vivre la suprématie nazie était tellement écrasante que nous avions intériorisé jusqu’à l’inéluctabilité de notre condamnation à mort. Nous, les rescapés, nous, les témoins, ­n’avions survécu que pour être rendus au silence. “Qu’ils vivent, soit, mais qu’ils se taisent”, semblait nous dire le monde hors du camp."2006 Son discours sur l’Europe à AmsterdamC’est en évoquant la folie nazie et la Shoah que Simone Veil parlait le mieux de l’Europe. Ainsi à Amsterdam le 26 juillet 2006, veille de la Journée de la mémoire de l’Holocauste.Reuters"Pendant la Seconde Guerre mondiale, toute l’Europe avait sombré, entraînée par le nazisme. L’idée même du rapprochement entre les Européens était fondée sur la conviction que nous ne nous relèverions qu’ensemble, en prenant appui les uns sur les autres. Il n’y avait là ni naïveté lénifiante, ni intention d’exonérer les États de leur responsabilité. Ce n’était pas de pardon qu’il s’agissait, ni d’oubli, mais d’une réconciliation ­lucide et courageuse, aussi utopique qu’elle était réaliste, d’autant plus nécessaire qu’elle se savait surgir du plus profond désespoir. Il fallait briser l’engrenage la réconciliation entre les peuples européens serait le pivot de la construction d’une Europe pacifiée. Il fallait faire un pari, et s’y tenir malgré les obstacles. Construire des ponts, tisser des liens, bâtir un cadre dans lequel les passions de haine seraient neutralisées. Prendre nos souffrances, nos épreuves, nos blessures comme socle d’une nouvelle entreprise commune. L’amitié viendrait plus tard. Tel était le pari, lucide et acharné, de la construction européenne que, comme d’autres, j’envisageais.[…] Tirant les leçons des ­expériences totalitaires du passé, l’Europe se doit d’offrir à tous ses citoyens le plus de liberté possible dans un souci de coexistence solidaire et pacifiée, en multipliant les échanges, dans tous les domaines. Comme l’ont rappelé récemment les conditions posées à l’adhésion des nouveaux pays entrants, les droits des minorités nationales doivent être respectés, la liberté religieuse et la liberté d’opinion garanties, pour prévenir les ­menaces de conflits démocratie repose sur la confiance dans les individus ­citoyens décidant ensemblede leur avenir commun, à partir de ­valeurs partagées. ­Courage ­civique, tolérance, respect de l’autre, ces ­valeurs de l’Europe sont celles que l’histoire du nazisme a montrées comme les plus nécessaires aux heures les plus sombres. Ce sont elles qui, dans les cœurs et les ­esprits, dans les gestes et les actes de quelques-uns, ont sauvé ­l’honneur quand des nations entières sombraient."2010 le discours de Jean d’Ormesson qui accueille Simone Veil à l’Académie françaiseLe 18 mars 2010, Simone Veil fait son entrée à l’Académie française. C’est Jean d’Ormesson qui est chargé de prononcer le discours de réception, vibrant comme il se doit.Sipa"Il paraît, Madame, que vous avez un caractère difficile. Difficile ! Je pense bien. On ne sort pas de la Shoah avec le sourire aux lèvres. Avec votre teint de lys, vos longs cheveux, vos yeux verts qui viraient déjà parfois au noir, vous étiez une jeune fille, non seulement très belle mais très douce et peut-être plutôt rêveuse. Une armée de bourreaux, les crimes du national-socialisme et survivants sur juifs français déportés vous ont contrainte à vous durcir pour essayer de sauver votre mère et votre sœur, pour ne pas périr vous-même. ­Permettez-moi de vous le dire avec simplicité pour quelqu’un qui a traversé vivante le feu de l’enfer et qui a été bien obligée de perdre beaucoup de ses illusions, vous me paraissez très peu cynique, très tendre et même enjouée et très gaie.[…] Je m’interroge sur les sentiments que vous portent les Français. Vous avez été abreuvée d’insultes par une minorité, et une large majorité voue une sorte de culte à l’icône que vous êtes première réponse à la question posée par une popularité si constante et si exceptionnelle est liée à votre attitude face au malheur. Vous avez dominé ce malheur avec une fermeté d’âme exemplaire. Ce que vous êtes d’abord, c’est courageuse – et les Français aiment le avez des convictions, mais elles ne sont jamais partisanes. Vous les défendez avec force. Mais vous êtes loyale envers vos adversaires comme vous êtes loyale envers vos amis. Vous êtes un modèle d’indépendance. Plus d’une fois, vous trouvez le courage de vous opposer à ceux qui vous sont proches et de prendre, parce que vous pensez qu’ils n’ont pas toujours tort, le parti de ceux qui sont plus éloignés de vous. C’est aussi pour cette raison que les Français vous une rigueur à toute épreuve, vous êtes, en vérité, une éternelle rebelle. Vous êtes féministe, vous défendez la cause des femmes avec une fermeté implacable, mais vous n’adhérez pas aux thèses de celles qui, à l’image de Simone de Beauvoir, nient les différences entre les sexes. Vous êtes du côté des plus faibles, mais vous refusez toute victimisation. Quand on vous propose la Légion d’honneur au titre d’ancienne déportée, vous déclarez avec calme et avec beaucoup d’audace qu’il ne suffit pas d’avoir été malheureuse dans un camp pour mériter d’être clé de votre popularité, il faut peut-être la chercher, en fin de compte, dans votre capacité à emporter l’adhésion des Français. Cette adhésion ne repose pas pour vous sur je ne sais quel consensus médiocre et boiteux entre les innombrables opinions qui ne cessent de diviser notre vieux pays. Elle repose sur des principes que vous affirmez, envers et contre tous, sans jamais hausser le ton, et qui finissent par convaincre. Disons-le sans affectation au cœur de la vie politique, vous offrez une image républicaine et y a en vous comme un secret vous êtes la tradition même et la modernité incarnée. Je vous regarde, Madame vous me faites penser à ces grandes dames d’autrefois dont la dignité et l’allure imposaient le respect. Et puis, je considère votre parcours et je vous vois comme une de ces figures de proue en avance sur l’Histoire." 2010 les Mémoires d’Antoine VeilEn novembre 2010, Antoine Veil publie "Salut". Dans ses Mémoires, il raconte sa complicité avec Simone et sa vie de "mari de..."Sipa"Au printemps 1974, Valéry Giscard d’Estaing, élu Président de la République, lui confiait […] le porte -feuille de la santé dans le gouvernement de Jacques Chirac. Quelques mois plus tard, le débat parlementaire sur l’interruption volontaire de grossesse allait l’installer de manière irréversible au firmament de la popularité. Alors que, depuis près de trente ans, Simone avait été, au moins "en société", comme on dit, en tous cas en dehors des heures de bureau, la "femme d’Antoine", voilà que, sans coup férir, je suis définitivement devenu le "mari de Simone".A y bien réfléchir, trois, bientôt quatre décennies plus tard, il m’arrive de penser que j’aurais sans doute pu vivre moins sereinement cette authentique révolution matrimoniale, à l’époque, on en conviendra, tout à fait exceptionnelle. Je n’ai pas gardé en mémoire le sentiment d’avoir été, dans l’immédiat, bouleversé par l’événement. Je n’ai pas eu l’impression d’être l’Edmund Hillary de la Chirac a-t-il jamais réalisé, quant à lui, à quel point il avait, en proposant à Valéry Giscard d’Estaing d’embarquer Simone dans son gouvernement, je ne dirai pas bouleversé mon existence, mais plutôt modifié la perception extérieure d’un couple jusque-là banal? Quoi qu’il en soit, je n’ai pas le souvenir de lui avoir tenu rigueur de cette redistribution des rôles. D’abord, l’événement, au fond sans réellement me surprendre, me fascinait. J’admirais le naturel et la maîtrise avec lesquels Simone épousait son nouveau épisodes, les uns lourds de sens, les autres plus futiles, se sont gravés dans la légende familiale. Le débat sur la légalisation de l’avortement m’a surpris par sa violence. […] Les graffitis accolant à notre nom le sigle des SS ont été difficiles à démêlés de Simone avec les services du protocole étaient plus cocasses. Ma femme vivait mal le fait que, dans les dîners officiels, si elle-même était logée à son rang protocolaire, ma place à table n’était pas celle qui m’eut été assignée si, conformément à la jurisprudence usuelle, son conjoint eut été de sexe féminin. Elle considérait comme discriminatoire que je sois relégué dans le troupeau des "hommes d’affaires". Ce bras de fer, que je trouvais plutôt comique, dura suffisamment longtemps pour que le Président Giscard d’Estaing s’en inquiète un jour en me demandant si l’"affaire était réglée". Je le rassurais en ajoutant que je lui souhaitais de ne pas être confronté à de plus graves difficultés. Dans les mêmes circonstances officielles, il m’arrivait d’entendre l’huissier introduisant les personnalités claironner "Madame Le Ministre de la Santé", puis "Monsieur Simone Veil"." 10h00, le 5 juillet 2017. Partie dans un convoi de la mort à l’âge de seize ans et demi, Simone Veil a vu sa famille décimée dans les camps. Elle faisait partie des rares rescapés d’Auschwitz et, de son retour jusqu’à ses dernières années, n’a cessé de témoigner. L’expression, magnifique, est de Malraux dans son hommage à
1 - Il restera de toi Ce que tu as donné Au lieu de le garder Dans des coffres rouillés Il restera de toi De ton jardin secret Une fleur oubliée Qui ne s'est pas fanée Ce que tu as donné En d'autres fleurira Celui qui perd sa vie Un jour la trouvera 2 - Il restera de toi Ce que tu as chanté A celui qui passait Sur son chemin désert Il restera de toi Une brise du soir Un refrain dans le noir Jusqu'au bout de l'hiver Ce que tu as chanté En d'autres jaillira Celui qui perd sa vie Un jour la trouvera 3 - Il restera de toi Ce que tu as offert Entre tes bras ouverts Un matin de soleil Il restera de toi Ce que tu as perdu Que tu as attendu Plus loin que tes réveils Ce que tu as offert En d'autres revivra Celui qui perd sa vie Un jour la trouvera 4 - Il restera de toi Une larme tombée Un sourire germé Sur les yeux de ton cœur Il restera de toi Ce que tu as semé Que tu as partagé Aux mendiants du bonheur Ce que tu as semé En d'autres germera Celui qui perd sa vie Un jour la trouvera Paroles2Chansons dispose d’un accord de licence de paroles de chansons avec la Société des Editeurs et Auteurs de Musique SEAM
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poème il restera de toi simone veil